XVIIIe
siècle
C'est au XVIIIe siècle que ce mode
d'expression atteint son apogée. Les artistes peignent de grands
portraits.
En ce qui concerne le style, la manière d'utiliser le pastel se
rapproche de plus en plus de celle qui est propre à la peinture à
l'huile.
Les artistes exploitent surtout la texture crémeuse du pastel, son
caractère onctueux qui le rend couvrant mais donne de légers finis,
ils l'apprécient car il se fond dans les mélanges et se prête à
l'estompage.
Il faut absolument citer Rosalba
Carriera (1675-1757), pastelliste de talent, première
femme-peintre qui figure dans les anthologies de l'histoire de
l'art.
Autoportrait avec le portrait de sa soeur
Rosalba Carriera (1675-1757)
Galerie des Offices, Florence
Maurice
Quentin de La Tour (1704-1788),
peint exclusivement aux pastels. Il peint des portraits
magnifiques, de la "grande peinture" en raison de leur taille ainsi
que de son talent. Il entre à l'Académie en 1746 et en est même
sociétaire.
Vers 1782, il fonde une école de dessin à Saint-Quentin, sa ville
natale. Devenu portraitiste officiel à Versailles, il travaille
pour les nobles de la Cour.
Il essaie de saisir la psychologie de son modèle, l'expression du
visage et l'atmosphère qui règne.
Portrait de la marquise de Pompadour
Maurice Quentin de la Tour (1704-1788)
Cabinet des Dessins, musée du Louvre
Jean-Baptiste Perronneau (1715-1783) fut le
digne rival de La Tour. A partir de 1755, il voyage à travers toute
l'Europe et contribue à répandre la nouvelle technique.
Portrait d'une petite fille avec son
chat
Jean-Baptiste Perronneau (1715-1783)
Cabinet des Dessins, musée du Louvre
Jean-Baptiste Siméon Chardin (1699-1779)
fut un innovateur en matière technique, car il se met à peindre au
pastel autrement, à l'aide de traits courts et parallèles, visibles
une fois l'oeuvre achevée. Ses innovations annoncent
l'impressionnisme.
Autoportrait dit aux bésicles
Jean-Baptiste Siméon Chardin (1699-1779)
Cabinet des Dessins, musée du Louvre
A cette époque, se produit l'éclosion
de la couleur avec François Lemoine
(1688-1737), François
Boucher (1703-1770) et Jean-Antoine Watteau (1684-1721).
Jean-Etienne Liotard
(1702-1789), naît en Suisse, s'installe à Paris dans sa jeunesse.
Il fait de nombreux voyages. Son goût pour le costume oriental le
pousse à en vêtir ses modèles (Portrait présumé de la comtesse de
Coventry).
A la fin de sa vie, il produit une nature morte dont il est très
fier.
Poires et prunes sur un torchon
Jean-Etienne
Liotard (1702-1789)
Musée d'Art et d'Histoire de Genève
A la fin
du XVIIIe siècle, on voit l'émergence d'une tendance néoclassique
avec Elisabeth
Vigée-Lebrun (1755-1842) et Pierre-Paul Prud'hon (1758-1823).
L'Innocence se réfugiant dans les bras de la
Justice
Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842)
Musée des Beaux-Arts, Angers
Buste d'une femme coiffée d'un
diadème
Pierre-Paul Prud'hon (1758-1823)
Cabinet des Dessins, musée du Louvre
Pendant ce temps, en Grande-Bretagne, on voit des oeuvres qui
annoncent déjà le XIXe siècle et le romantisme grâce à John Russel (1745-1806) et Sir Thomas Lawrence (1769-1830).
Petite fille aux cerises
John Russel (1745-1806)
Cabinet des Dessins, musée du Louvre, Paris